1984, par George Orwell

 

Au cours du semestre d’hiver j’ai lu le célèbre roman de George Orwell 1984. Ce roman de science-fiction, publié en 1949, présente le monde sous l’angle d’une dystopie, c’est-à-dire une présentation du pire des mondes.

En bref, il s’agit de l’histoire de Winston Smith, un homme de 39 ans qui travaille pour l’état de l’Océania. Cet État est entièrement totalitaire : la liberté d’expression est interdite, les citoyens sont surveillés en permanence par des télécrans qui filment leur moindre geste et le gouvernement procède à des purges pour éliminer les citoyens qui se rebellent. Au sommet de cet État se trouve Big Brother, une figure presque divine pour les citoyens de l’Océania. Au début du roman, Winston Smith prend conscience de l’inhumanité de Big Brother. Il cherche donc à se révolter contre lui. Il rencontre alors Julia, une jeune fille qui s’oppose elle aussi à l’État. Ensemble, ils tentent de se révolter, notamment se joignant à la Fraternité, un groupe qui complote contre Big Brother. Cependant, Julia et Winston sont très vite arrêtés par la police. Ils sont alors torturés physiquement et psychologiquement, durant des semaines, jusqu’à ce qu’ils abandonnent leurs convictions. Winston finit par croire que tout ce qui provient de Big Brother est vrai. Il en arrive même à conclure que 2+2=5, puisque c’est ce que le gouvernement lui dit de croire. Après avoir été libéré quelques temps, Winston finit par se faire purger, d’une balle dans le dos, comme tous les autres criminels politiques.

 

Dans ce roman, une quantité incroyable de symboles et de métaphores sont utilisées. Tout d’abord, l’État décrit dans ce livre est inspiré de l’URSS et de l’Allemagne nazie. En effet, on y présente un régime politique qui se veut communiste et égalitaire. Toutefois, une fois arrivé au pouvoir, le gouvernement de l’Océania s’est empressé de recréer des classes sociales et d’exploiter une partie de la population. De plus, comme dans le nazisme ou le stalinisme, l’État surveille de très près les citoyens, et se permet même d’éliminer ceux qui lui nuisent. Ainsi, en présentant l’Océania comme le pire des mondes, George Orwell fait une critique du nazisme et du communisme totalitaires.

Par la suite, la figure de Big Brother peut symboliser le dictateur. En effet, autour de lui est créé un mythe, presque une religion, afin que les gens l’adulent et lui obéisse inconsciemment. On fait de lui un héro, sans qui le pays ne pourrait fonctionner. On peut facilement comparer Big Brother au dictateur du XXe et XIXe siècle, comme Kim Jung Il ou Staline. En effet, autour de ces hommes était aussi cultivée l’idolâtrie. Par ailleurs, Big Brother peut aussi symboliser l’intrusion du gouvernement dans la vie privée des gens. En effet, la célèbre phrase « Big Brother is watching you » peut être mise en lien avec les surveillances caméras dont disposent aujourd’hui les commerces et les forces policières.

Finalement, il est possible de faire un lien entre 1984 et la pensée du philosophe Derrida. En effet, dans ce roman, l’Océania a inventé un nouveau langage nommé la novlangue. Cette dernière vise à éliminer des mots et des concepts du langage courant, afin d’éviter que les gens puissent se corrompre en pensant à ces concepts.  Par exemple, les mots sont ont à la fois une connotation péjorative et méliorative. Ainsi, il est impossible de dire du mal du gouvernement. La novlangue rejoint la vision de Derrida selon laquelle le langage influence la pensée. En effet, pour ce philosophe, aucune langue ne peut être neutre, puisque derrière les mots se cache toujours une connotation. Par exemple, pour Derrida le mot « cuisinière » a une connotation plus péjorative que le mot « cuisinier », qui fait penser à un grand chef. De cette manière, l’invention de la novlangue de George Orwell serait une véritable manière d’influencer la pensée des gens.

 

 

Laisser un commentaire